mercredi 5 décembre 2012

AnaCo 5/1 - Le management par la dîme... et la prise de Goma par les pillards du M23







Didier de Lannoy

Congo bololo

2012
 
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Le management par la dîme
... et la prise de Goma par les pillards du M23


(depuis le 5 décembre 2012 jusqu'...

La dîme ? Sans doute s’agit-il d’un système de management
- Fondé sur l'enrichissement personnel des pasteurs, la saignée (c'est bon pour le diabète, les hémorroïdes et les maladies cardio-vasculaires, leur prêche-t-on) des paroissiens et la libre concurrence entre les « assemblées de fidèles » ?
des relations humaines au sein de la société congolaise de marché... un système de management hérité du mobutisme et
- Comme quoi un Evangile et la pensée d'un Guide... peuvent faire très bon ménage !

inspiré par le fonctionnement des églises dites "du réveil” ?


Tout le monde s’estime mal payé...  Batu nionso.  Non seulement 
 - A juste titre !
les travailleurs... mais aussi certains "patrons" du genre nguma qui imposent au personnel de la boîte qu'ils dirigent une règle de vie en commun permettant
- Après tout, ces gens-là nous doivent tout : un emploi, un salaire, une place dans la société ! Et s'ils font des manières, on peut toujours les licencier !
à ces "autorités" de passer un dimanche après-midi en famille à Kinkole ou à Maluku ou de résoudre différents autres petits problèmes financiers : la perception de la dîme...

Et des patrons-boas on en trouve un peu partout, dans tous les milieux, à tous les niveaux...
Ils peuvent être
aussi bien pasteurs, évêques ou apôtres  
que juges, avocats ou directeurs de prison
responsables de réseaux d'enseignement ou directeurs d'écoles
grand chefs, petits chefs, sous-chefs ou secrétaires particuliers
patrons de presse ou journalistes quados
médecins ou infirmiers
gouverneurs, commissaires de district ou administrateurs de territoire, bourgmestres ou chefs de quartier... 
Tous appliquent la même règle : ils prélèvent leur dîme...


On dit que les Nkunzi de très haut niveau et que les Grands Mopao ne prélèvent pas, à proprement parler, de dîme... mais qu' ils font encore mieux. Ils n'hésitent pas, dit-on, lorsque l'occasion se présente, à  
- En récompense des bons et loyaux services rendus à l'organisation !
percevoir et/ou recevoir toutes sortes de pots-de-vin, gracieusetés, petits cadeaux, étrennes, motivations ou pas-de-porte et s'arrangent, en outre, pour mettre une bonne partie de leurs dépenses personnelles (habillement, restauration, boissons et autres "frais de représentation", frais scolaires et "argent de poche" des enfants, paie du personnel domestique, achat et entretien des véhicules de la famille, carburant, médicaments et boîtes de préservatifs, recharges téléphonique, abonnement à Canal +, voyages d'agrément, tickets d'avions, chambres d'hôtel, entretien des "bureaux" et petits cadeaux à leur offrir, etc) à charge de l'Etat ou de l'entreprise publique qu'ils dirigent... si bien que leur train de vie ne se trouve certainement pas menacé par une opération de « bancarisation » des salaires des agents de l'Etat...

Les Nkunzi de bas niveau ou les petits Mopao n'ont pas toujours les mêmes opportunités... mais il leur reste la dîme !
Les entrepreneurs, les chefs de chantier et les contremaîtres prélèvent la dîme sur le salaire des ouvriers. 
Les maîtresses de maison sur le "mois" des domestiques.
Les bienfaiteurs humanitaires sur les allocations destinées aux “personnes vulnérables”...


Et les gradés de l’armée aussi... sur la paie des soldats d'une « armée du réveil » qui s'ignore... et dont les soldats sont devenus des fidèles contraints.
A chaque niveau de commandement, l'autorité militaire supérieure 

- Opération retour !
prélève son pourcentage, perçoit ses frais de transport et de convoyage des agents payeurs, touche ses droits de manipulation, de manutention et de sécurisation des espèces, retient une redevance pour "encadrement de la paie": les généraux, les colonels, les capitaines, les lieutenants, les adjudants...
Si bien que, au bout de la chaîne, les soldats ne touchent plus que 5 dollars sur les 60 qui leur sont normalement alloués...

On ne s'étonnera donc pas que les soldats... ne se soient pas battus "jusqu'à la dernière goutte de leur sang", à Goma, pour empêcher les pillards du "M23" de voler tous les véhicules, privés ou publics, en état de marche (et même les engins de l'Office des routes : les tracteurs, les bennes, les pelles chargeuses), de démonter et d'emporter les installations de la morgue moderne (d'une capacité de 12 places) de l'hôpital du camp Katindo et
- Une bonne nouvelle quand même : même avec le concours de « spécialistes » venus d'Ouganda et du Rwanda, ils n'y seraient pas parvenus !

de tenter de forcer les coffres-forts de la Direction provinciale de la Banque centrale du Congo BCC au Nord-Kivu.


ddl
alias Vié ba Diamba